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État des lieux des violences dans le sport 

Dans quelques jours débuteront les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. L’occasion, d’une part, de nous arrêter sur un sujet délicat que sont les violences dans le sport et les dispositifs de protection mis en place, et d’autre part, de rappeler que l’accès au sport est un droit inscrit dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

Dans quelques jours débuteront les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. L’occasion de nous arrêter sur un sujet délicat que sont les violences dans le sport.

Aussi, pour rendre effectif ce droit, nous soutenons, au sein de La Voix De l’Enfant, de nombreuses associations qui favorisent auprès des enfants la pratique sportive et aident à lutter contre toute forme de violence. 

Ces dernières années ont été marquées par des témoignages d’anciennes sportives et anciens sportifs de haut niveau victimes de violences – sexuelles, physiques et morales – lorsqu’ils n’étaient que des enfants ou des adolescents, comme notre Ambassadrice Sarah Abitbol. Des violences encore trop fréquentes et parfois « acceptées » par les parents. Concrètement, où en est-on en 2024 ?

Comment lutter contre les violences dans le sport ?

Fin 2019, le média Disclose publie les résultats d’une enquête de 8 mois sur la pédocriminalité et les violences sexuelles dans le sport. 77 affaires dans 28 disciplines ont ainsi été recensées depuis 1970 faisant 276 victimes, dont la plupart étaient âgées de moins de 15 ans au moment des faits. 

En parallèle, la parole des victimes de violences dans le sport s’ouvre. Parmi elles, citons l’ancienne joueuse de tennis Isabelle Demongeot, violée dès l’âge de 14 ans par son entraîneur, Régis de Camaret. Les viols se répéteront pendant 9 ans !  Ou la championne de patinage artistique, Sarah Abitbol, qui, dans son ouvrage « Un si long silence » paru en 2020, brise l’omerta en révélant le viol dont elle a été victime entre ses 15 et 17 ans par son entraîneur, Gilles Beyer.

La Voix de Sarah, membre de La Voix De l’Enfant

À la suite de la publication de son ouvrage, Sarah Abitbol a créé, avec le soutien de La Voix De l’Enfant, l’association La Voix de Sarah pour aider les victimes de violences sexuelles dans le sport. En 2021, elle s’engage pour les enfants en devenant ambassadrice de La Voix De l’Enfant. Le 6 juin, elle organisait à la Cité Audacieuse une soirée « Donnons de la voix pour un sport sans violence ». 

Soirée Donnons de la voix contre les violences dans le sport avec Sarah Abitbol

Plusieurs athlètes, dont Sarah, sont alors revenues sur les abus dont elles ont été victimes. Des spécialistes des violences faites aux enfants ont également pris la parole : psychologue, journaliste, autrice et chargée de mission au ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. 

S’il reste encore beaucoup à faire dans la prévention des violences dans le sport, notamment dans la formation des acteurs de santé (médecins généralistes et psychothérapeutes en tête), plusieurs actions concrètes néanmoins, pour lutter contre toute forme de violence dans le sport, ont été entreprises à la suite de la prise de parole de notre ambassadrice, telles que :

  • La création de la cellule Signal-sports pour traiter les signalements de violences sexuelles, physiques et/ou psychologiques, de propos sexistes, d’emprise, de maltraitances, mais aussi les situations de complicité ou de non-dénonciation. À ce jour, plus de 2 000 signalements ont été reçus !
  • L’ouverture de quelque 800 enquêtes et procédures administratives.
  • La promulgation de la loi Abitbol le 8 mars 2024 afin de renforcer la protection des mineurs dans le sport. La loi impose notamment aux fédérations de procéder à « un contrôle d’honorabilité », c’est-à-dire de vérifier les antécédents judiciaires des encadrants.

Avec ses professionnels, La Voix de Sarah se met à la disposition des victimes pour les écouter, les aider et les orienter.

La Voix de L’enfant propose une permanence juridique pour tous les enfants victimes de violences sexuelles et maltraités :
Les permanences juridiques ont lieu tous les mercredis après-midi de 14h30 à 18h au 01 56 96 03 02
Les autres jours de la semaine, entre 10h et 18h, le service juridique est à l’écoute : au 01 56 96 03 05

Agir contre l’exploitation en marge des grands événements sportifs

En 2024, le collectif « Ensemble contre la traite des êtres humains », composé de 28 associations françaises, lance une grande campagne de sensibilisation pour rappeler que Les JO doivent être un moment sportif exceptionnel et une fête pour petits et grands. 

À cette occasion, le collectif publie « Agir contre l’exploitation en marge des grands événements sportifs » qui se veut à la fois un recueil de témoignages et un guide pour mieux comprendre comment repérer les actes de maltraitance qui ont tendance à se multiplier lors de grands événements comme les Jeux Olympiques et Paralympiques.

6 adolescents accueillis par La Vie Active (association membre de La Voix De l’Enfant qui accompagne des mineurs non accompagnés) ont été interviewés : 4 pratiquent le football, 1 pratique la course et 1 du cricket.

Consulter le manifeste « Agir contre l’exploitation en marge des grands événements sportifs »

38% des parents ont connaissance de violences durant les activités sportives

Dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024, la Fondation pour l’Enfance s’est mobilisée pour mettre en lumière une réalité souvent occultée : la banalisation des Violences Éducatives Ordinaires (VEO) au sein de la pratique sportive. 

Pour sa seconde édition du baromètre « Éducation sans violences : usages et perception des parents », l’étude a dépassé le cadre domestique pour s’étendre au milieu sportif. Objectif : mieux appréhender et prévenir les violences physiques et psychologiques susceptibles de s’établir entre les entraîneurs et les enfants avec des répercussions potentielles sur la santé et le développement de ces derniers.

La Fondation pour l’Enfance a présenté les résultats de ce baromètre lors d’un colloque le 6 juin dernier. Il ressort notamment que :

  • 90% des parents parlent des entraînements avec leurs enfants.
  • 38% des parents ont connaissance de violences de tout type infligées à leur enfant durant leur activité sportive !
  • Pour 69% des parents, la pratique des violences dans le milieu du loisir sportif est très répandue.
  • 42% estiment qu’il faut savoir dépasser et accepter le stress et les violences exercées par l’entourage pour performer dans le sport.
  • 36% pensent que pour faire progresser un enfant dans sa discipline, il faut le forcer à exercer et lui faire ressentir une certaine forme de pression régulière pour qu’il se dépasse.
  • Et 33% affirment même qu’un enfant ne pourra atteindre un haut niveau que s’il est soutenu par son entraîneur, et cela implique parfois des violences psychologiques ou verbales voire physiques (d’être bousculé verbalement, parfois physiquement).

Le sport doit rester un terrain de jeu

Heureusement, le sport reste surtout et avant tout un formidable vecteur de valeurs et de bien-être pour les enfants. Avec ses associations membres et ses partenaires, La Voix De l’Enfant soutient ainsi l’organisation d’activités sportives sous forme ludique pour les enfants en difficultés socio-éducatives. 

Le sport est en effet un facteur de cohésion exceptionnel grâce à la mise en avant de valeurs fortes de fair-play, de respect de soi et de l’autre et de discipline. Plusieurs associations membres de La Voix De l’Enfant développent ainsi des programmes de promotion du sport pour les enfants : tournois de football, découverte du golf, matches de tennis…  

Le sport comme facteur d’intégration, de socialisation et de bien-être pour les enfants avec AFP 18

Parmi ces associations, Académie Football Paris 18 (AFP 18) en collaboration avec SOLIDIMEY, associe le football à des activités ludiques et culturelles afin de favoriser une éducation populaire et la cohésion sociale. L’association s’est donnée pour missions principales de :

  • Enseigner la pratique du football et les valeurs de fair-play et de discipline qui lui sont propres ; 
  • Concourir au développement social et personnel de citoyens en devenir 
  • Valoriser le quartier et sa cohésion par la création de liens sociaux et la promotion de la prise d’initiative des habitants.

« Le sport peut être un endroit où les enfants se construisent, créent un lien de confiance entre eux, et avec nous. Ils se développent, ils s’expriment tant positivement que négativement. C’est un lieu d’expression pour eux. Ils apprennent à se connaitre, à s’affirmer pour certains. Le sport permet aux jeunes de libérer la parole plus facilement parce que c’est quelque chose qu’ils aiment donc quand ils sont investis sur quelque chose qu’ils aiment forcément ils mettent tous les moyens pour réussir ou pour bien faire les choses donc si quelque chose les coince, ils n’hésitent pas à parler car le lien de confiance a été créé ».
Sofiane Ouahrani, fondateur de l’AFP 18

Vous pouvez lire notre interview de l’AFP 18 sur notre site (septembre 2023).

Des vacances sportives avec Solidimey

Solidimey propose aussi un programme d’accompagnement scolaire et des activités pour les enfants et les jeunes, parmi lesquelles l’organisation de sorties culturelles, ludiques et sportives durant les périodes de vacances scolaires.

Que ce soit à la mer, à la montagne ou à la campagne, les enfants et adolescents bénéficient d’un soutien scolaire le matin et s’exercent à la pratique sportive ou artistique l’après-midi. Au programme : escalade, skate board ou même parapente ! 

L’association a même reçu la visite d’une équipe de tournage du programme solidaire DEMAIN qui apporte un soutien financier à des actions de La Voix De l’Enfant.

Vous souhaitez nous aider à offrir la pratique du sport à un plus grand nombre d’enfants et à leur procurer un terrain de jeu dans lequel ils se sentent en sécurité et où ils peuvent ainsi s’épanouir ?

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